Dès l’aube, Korichi se dirige vers l’usine d’Haumont avec des centaines d’ouvriers. La douleur de l’exil ne se dissipe pas depuis qu’il a quitté l’Algérie en 1948, mais il doit continuer, accumuler les jours de travail pour couvrir les dettes d’une famille de dix enfants, et espérer donner à ces derniers la chance d’une autre vie. Après l’usine, il trouve du réconfort au café, où les communautés de travailleurs immigrés commentent l’actualité et organisent la solidarité. Rayonnante même dans le dénuement et l’adversité, Yamina élève leurs enfants dans un entre-deux complexe : son rêve d’un retour au pays natal se mêle à la détermination de les voir s’intégrer et réussir, et peut-être embrasser l’idéal républicain.
À travers une déambulation dans l’histoire française, de la guerre d’Algérie aux soubresauts du xxe siècle, Si j’avais un franc appelle à réfléchir aux questions d’identité et d’intégration. Mêlant intime et politique, cette autofiction familiale lumineuse donne voix à ces femmes et ces hommes de l’immigration algérienne qui ont subi l’exploitation et le mépris, et rend hommage à un père et une mère condamnés malgré eux à l’héroïsme.
- - Année de publication : 2023
- - Pages : 300
- - Éditeur : Anne Carrière
- - Langue : Français
Récit chronologique d’une intégration familiale parfaitement réussie, entre l’arrivée du père algérien en France en 1948, jusqu’à aujourd’hui. L’auteur est l’ainé des 13 enfants et raconte avec authenticité le sacrifice des parents pour l’éducation de toute la fratrie. Simple et bien écrit, ce texte n’embrasse cependant pas suffisamment la fiction à mon avis. De nombreux sujets relatifs aux difficultés de s’intégrer sont évoqués. Mais cela reste très consensuel…
Un roman mémoriel et biographique. L’auteur, journaliste et universitaire, membre d’une fratrie de 13 enfants , nous fait revivre la douloureuse existence de ses parents algériens, de ses frères et soeurs et de lui même, venus en nombre après guerre, dans le cadre de l’effort de reconstruction. Toutefois, ce roman, n’aborde que des poncifs connus, sans toutefois tomber dans un misérabilisme excessif.