« Je peux dire, très précisément, quand j’ai rencontré Rachid Taha pour la première fois. C’était il y a quatorze minutes. Soit trois mois, treize jours et huit heures après sa disparition. » Lorsque la star des années 1990 lui demande d’annoncer sa résurrection au monde entier, Mehdi voit basculer son quotidien bien rangé de père quinquagénaire et divorcé. En échange de son aide, Rachid Taha exaucera le vœu de son choix. Fortune ? Gloire ? Beauté ? Mehdi, professeur de latin reconnu, préfère demander un manuscrit disparu de Cicéron, pour lequel il nourrit une étrange obsession : La Consolation. Jusqu’où est-il prêt à aller pour aider son nouvel ami ?
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Très bon roman avec une chute inattendue si on ne connait pas l’auteur. Le narrateur, prof de latin au lycée Henri IV, très cultivé, divorcé et père de deux grands ados est persuadé d’avoir rencontré et de vivre avec le fantôme de Rachid Taha, chanteur mort depuis 2018… Ses proches s’inquiètent pour sa santé mentale et il est interné de force. C’est alors que le lecteur apprend et comprend l’énorme douleur qui le hante depuis l’attentat du Bataclan… Texte poignant sur le deuil et l’absence.
Déjà trouver un éminent professeur de latin d’origine algérienne est chose assez rare, si en plus ce même professeur parle avec le fantôme d’un chanteur mort quelques mois auparavant, il y a de quoi « perdre son latin »…Medhi est le produit d’une intégration parfaitement réussie, tellement réussie qu’il est divorcé, il a une fille adolescente militante woke et écologiste qui ne perd jamais une occasion pour l’accabler et il est prof de latin à Henri-IV. Et il parle avec un fantôme. Le tout décrit avec une légèreté et un humour très agréable. C’est après une crise particulièrement grave qu’il sera interné dans une structure où il apprendra à regarder en face ses propres fantômes et prendre conscience de ce que la douleur d’une perte importante lui fait vivre au quotidien. Le Bataclan est passé par là. Plus intégré que cela, tu meurs.
Style jeune, beaucoup d'érudition. Thèmes graves traités par la fantaisie. La pirouette finale est surprenante et révèle toute la profondeur du roman.
Ce roman se présente comme un journal qui retrace la vie de MEHDI, de son rêve brisé d’une France égalitaire. Le dénouement finalement illumine le roman. ccas