1900, le chantier de l’Exposition universelle de Paris s’achève sous les yeux du Dr Azoulay, impatient de se lancer dans un projet insensé : la création d’un musée des sons de l’humanité. Au même moment, à Kyoto, le destin de la geisha débutante O-miya bascule quand les notes si singulières de son shamisen parviennent aux oreilles d’un capitaine de la Marine impériale.
Au même moment, dans les Appalaches, Tommy, ouvrier dans une carrière de granite, abandonne travail et amis pour partir, avec son banjo, à la recherche d’un musicien légendaire. Dans l’effervescence d’un siècle qui commence la musique attire inéluctablement vers elle ces trois mondes.
Qu'y a-t-il en commun entre une geisha, un musicien des Appalaches et un docteur français un peu farfelu ? Paris et son exposition universelle de 1900. Ici, Léon Azoulay, profitant de l'invention du phonogramme, décide de graver les sons des langues de l'humanité afin d'établir un grand répertoire. Un roman sensoriel et passionnant où des destins convergent grâce à leur passion commune pour la musique: la geisha O-Miya et son instrument traditionnel japonais, le shamisen, Tommy, joueur de banjo. Sans le savoir encore leurs parcours respectifs vont les conduire à Paris où leurs talents se trouveront gravés à jamais grâce au projet du docteur Azoulay. Et pour poursuivre la lecture.... la Bibliothèque nationale de France conserve 400 phonogrammes collectés par le véritable docteur Azoulay, anthropologue: dialectes rares, chants traditionnels ou simples conversations dans une langue étrangère, un voyage inédit dans les sons du monde.
Autour d’un personnage réellement existé – le docteur Azoulay – des personnages fictifs se croisent à Paris lors de l’Exposition Universelle de l’année 1900. Ils sont très éloignés par provenance territoriale et culturelle, mais, dans ce Monde éphémère que forment les différents pavillons des Nations représentées, ils vont partager un bout important de leur vie. Le docteur Azoulay et ses enregistrements sonores, qui donnent pourtant le titre au roman, sont toujours en toile de fond, laissant plutôt la scène aux autres personnages. Un roman délicat, poétique, bien écrit, tout en nuances et sans concession à l’happy end. Une agréable surprise.
Le projet du docteur Azoulay n’est qu’un prétexte pour nous raconter l’histoire de deux jeunes gens, une geisha japonaise et un casseur de pierres du North Carolina, entre lesquels, grâce au langage universel de la musique, naît un bref mais intense rapport spirituel-sentimental. C’est la musique, vraie protagoniste de ce livre, qui favorise la rencontre de deux mondes si lointains comme le Japon et les USA de la fin du XIX° siecle. Le stile d’écriture est simple et poétique, absolument approprié à l’argument. Une fable un peu différente du model classique: il y a, bien sûr, les ogres et les victimes, mais la fin “et ils vécurente heureux pour toujours” manque: mieux comme ça!