Livre choral où derrière chaque histoire personnelle se tisse une histoire partagée, une trame qui toujours semble la même, Les Hérétiques entremêle cinq destins : L’Hérétique est accusée de sorcellerie et contrainte de fuir village et famille ; Federica, militante communiste dans l’Italie des années de plomb bascule, de rage, dans le camp des Brigades rouges ; Ruth, une ménagère moyenne dans une Amérique en pleine guerre du Vietnam voit naître et s’épanouir en elle le sentiment féministe ; Ioulia, une jeune femme née dans la Russie de la fin du XXIe siècle pense, à tort, que sa beauté la mettra à l’abri du besoin ; Ispao, un être sans genre né dans une société qui semble s’être pacifiée, doit affronter la peur de l’autre et la colère de tous.
Les échos se font et se défont. Chaque personnage trace sa route, fait ses propres choix, essaie, échoue, réussit parfois… L’essentiel est de continuer l’indispensable combat pour l’émancipation.
L’Hérétique, Ruth, Federica, Ioulia, Ispao ont un point commun : le refus de renoncer. Connaître l’espoir ténu que leur destin n’est pas d’avance tracé. Se battre contre soi, s’extraire de l’inertie, de cette boue qui nous aspire et nous endort.
Ode aux luttes féministes, roman d’aventure, conte philosophique, Les Hérétiques est tout cela à la fois.
La maison d'édition :
Les éditions sont nées en 2004 autour d’un collectif d’écrivains, traducteurs et philosophes, qui se sont regroupés afin d’éditer la revue inculte : Bruce Bégout, Arno Bertina, Alexandre Civico, Claro, Mathias Énard, Hélène Gaudy, Maylis de Kerangal, Mathieu Larnaudie, Stéphane Legrand, Charles Recoursé, Nicolas Richard, Oliver Rohe et Jérôme Schmidt.
Cinq destins ( 4 femmes et un transgenre) dont les existences se déroulent dans des « espaces temps » totalement différents. J’ai vainement cherché un lien entre ces personnages qui justifierai le titre du roman, sans le trouver. La forme narrative qui saute d’un personnage à l’autre devient très vite un véritable imbroglio dans le plaisir de lire le roman, tant l’auteure alterne souvent les différents récits. En bref, cinq belles histoires qui auraient pu chacune constituer un roman à part entière.
Plongez dans ce gros roman ,un peu bizarre quant à sa forme avec des histoires qui ne se rencontrent pas forcément mais qui ont un lien fort: des histoires de femmes. Une grand mère guérisseuse ,à la fin du moyen âge sera accusée de sorcellerie et prendra la fuite quelque part dans les montagnes et trouvera une communauté ...une américaine des années 70 tentera de se construire une autre vie que celle que la société avait décidée pour elle...une jeune militante communiste Italienne engagée plongera dans les années noires et mettra en cause la place de la femme ...une jeune prostituee russe en 2060 voudra échapper au destin préparé pour elle et enfin Ispao un OL ,personnage non genré dans un futur lointain . Ces 5 histoires s’entremêlent aussi bien dans les « chapitres » que dans le sens ... AVENTURE/FÉMINISME /SE BATTRE CONTRE SOI ET SON DESTIN . Confiné(e)s prenez le temps !
Cinq personnages, cinq histoires, cinq époques, cinq destins. Un roman tout à fait original, aussi bien dans la construction que dans l’invention des personnages. À part le trait commun de la persévérance et la volonté, dans chacun d’eux on trouve quelque chose qui en rappelle un autre, mais juste par un indice, un mot, une situation. Personnellement j’ai trouvé très fascinant le personnage de Ispao, être de genre neutre, qui incarne la Peur dans un monde indéfini (avant ou après notre époque ? Va savoir…) et j’ai détesté Federica, la terroriste communiste italienne, car, ayant vécu l’époque terrible des Brigades Rouges, je n’ai pu en aucune manière en excuser les choix. Je salue surtout la fantaisie et l’habileté de l’auteur à décrire des sociétés futures ou parallèles, totalement inventées, avec tant de vraisemblance. Bref, je ne puis que conseiller ce beau roman.
Roman attachant et addictif où se declinent 5 parcours de femmes (plus ou moins...) avec en commun la volonté d être au monde de manière différente, changer les choses, "agir pour continuer à vivre" car "une femme n en a jamais fini de ses devoirs. Elle sera toujours coupable..." 5 histoires pour une seule voix militante. Le ton est juste, bien documenté selon les epoques et lieux évoqués. Nombreuses pistes de reflexions : - l economie de marché, le profit, l asservissement au Capital. La vie communautaire pour vivre le partage (le Rond dans les montagnes du Jura, la Commune de la via Calebani, la crèche collective à Kansas City...) - la sexualité, le besoin et le droit à l amour. La procréation comme fatalité. L eugenisme et le droit à la difference (les "Irreguliers" à Moscou).l émancipation et le lesbianisme évoquée sans pudeur et delicatesse. - l importance du temps circulaire, adequation aux saisons. Le solstice d hiver comme un nouveau depart. Et beaucoup d autres choses..bref, à lire absolument!
Intéressant