Les guerres précieuses (2023)

TRIPIER Perrine

« Je marchais à pas lents de bout en bout dans la Maison, et la traîne de fourrure me suivait comme un lourd serpent louvoyant. Bêtes fauves, bois de camphre, pin qui brûle et pain qui fume, j’emplissais la Maison de chaleur et de lumières. J’en étais la force vitale, l’organe palpitant dans un thorax de charpentes et de pignons. »

Hantée par un âge d’or familial, une femme décide de passer toute son existence dans la grande maison de son enfance, autrefois si pleine de joie. Pourtant, il faudra bien, un jour ou l’autre, affronter le monde extérieur. Avant de choisir définitivement l’apaisement, elle nous entraîne dans le dédale de sa mémoire en classant, comme une aquarelliste, ses souvenirs par saison. 

Que reste-t-il des printemps, des étés, des automnes et des hivers d’une vie de femme ?

  • - Année de publication : 2023
  • - Pages : 183
  • - Éditeur : Gallimard
  • - Langue : Français

A propos de l'auteur :

TRIPIER Perrine :

Perrine Tripier a vingt-quatre ans. Les guerres précieuses est son premier roman.

© Francesca Mantovani

La maison d'édition :

Gallimard :

Les Éditions Gallimard ont été créées en 1911 par Gaston Gallimard, André Gide et Jean Schlumberger. Aujourd'hui, leur catalogue d'environ 30 000 titres, 9000 auteurs et 240 collections, fait de cette maison l'un des leaders de l'édition française.

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8 avis
14 Commentaires
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  • GAGNIEUX
    3 septembre 2023

    Un petit bijou littéraire, nostalgique mais plein de lumière, à l’écriture sensorielle : j’ai entendu le rire des enfants, entendu le vieux parquet craquer, senti l’odeur du premier feu de cheminée. Un livre sur la famille, le temps qui passe, la fugacité de la vie, le bonheur qui fuit, la vieillesse qui terrasse. Cette jeune auteur de 24 ans m’a bluffée par son écriture remarquable, sa maturité et la construction de ce premier livre. Un coup de cœur ! A lire absolument

    • kikidudu
      7 janvier 2024

      tout à fait d'accord.

  • Isalit
    21 septembre 2023

    Que de tristesse et de mélancolie dans ce texte écrit à tout juste 24 ans… Son écriture est souvent un peu trop riche à mon goût, qui sous prétexte de poésie étouffe le propos. Une vieille dame finissant ses jours en maison de retraite, revient sur son enfance et les souvenirs qu’elle a vécus -et cultivés depuis- dans la Maison de famille qu’elle n’a jamais quittée et s’est jalousement appropriée. La construction n’est pas chronologique : le découpage se fait par saison, ce qui est original mais n’évite pas l’écueil des répétitions. Je me rends compte que je suis un peu sévère…mais je me suis un peu ennuyée… Je pense par contre que cette jeune femme ira loin dans l’écriture.

    • Dima
      21 novembre 2023

      Me voici en accord avec tes impressions.

  • Françoise
    17 octobre 2023

    En se plaçant du point de vue d'une des petites soeurs, Isadora, Perrine Tripier nous jette au milieu d'une famille nombreuse et nous laisse observer les relations complexes qu'il peut y avoir entre les différents membres. Surtout lorsque la famille habite depuis plusieurs générations une grande maison au milieu d'un bois. Maison refuge ? Protectrice ? Cocon ? Maison prison qui isole et enferme ? Ce lieu qu'Isadora aime d'un amour exclusif est honni par d'autres que les traditions étouffent. J'ai vraiment beaucoup apprécié cette réflexion très fine sur la famille et La Maison de famille qui cristalise des sentiments contradictoires. Et Isadora est un personnage très intéressant, bouleversante quand elle parle de sa petite soeur, et effrayante quand elle se permet d'exclure de Sa Maison quelqu'un qui y fait "tache" ! C'est un roman dont on a envie de parler !

  • nadine
    23 octobre 2023

    Coup de cœur ! Beaucoup de finesse et de justesse dans l'écriture de ce roman baigné de nostalgie et de poésie. Une femme au crépuscule de sa vie remonte le fil des saisons et raconte sans complaisance ses souvenirs dans une demeure familiale vénérée qu’elle n’a jamais voulu quitter. Récit d'une enfance enchantée, des complicités mais aussi de la complexité des relations inter-familiales, des joies et peines traversées, toute l'existence d'Isadora se déroule dans l'intimité de cette maison qu'elle s'est jalousement appropriée. Une très belle lecture !

  • ELISABETH AUGUSTA
    12 novembre 2023

    Le récit déroule la mémoire - les mémoires - de la narratrice, qui vient de quitter la maison familiale où elle a toujours vécu pour entrer à l’ hospice. C’est l’évocation sensible, impressionniste, douce-amère d’un paradis perdu, de son amour déraisonnable ( ?) pour la maison de l’enfance, et de la nature qui l’entoure. J’ai apprécié dans ce premier roman : -la construction originale qui se coule dans la succession des quatre saisons. Et qui sait aussi faire subtilement alterner le temps passé et le présent de la vieillesse. -l’écriture sensible, poétique, et particulièrement la maîtrise les descriptions omniprésentes. Quel beau travail formel ! - l’histoire d’une famille presque idéale (parents en héros, fratrie attachante), avec ses bonheurs et ses bouleversements.

  • Dima
    21 novembre 2023

    Une belle écriture . Un peu trop de nostalgie pour moi .

  • MARIE PIERRE GUILLERMIN
    28 novembre 2023

    Remarquable écriture malgré quelques longueurs. Je suis surprise de l'âge de l'auteure. Réussir à 24 ans à dépeindre le ressenti de chaque membre de cette famille allant de l'enfant à la grand-mère avec autant de réalisme c'est bluffant et promet un bel avenir littéraire à Perrine Tripier.. Construction du roman intelligent en donnant le premier rôle à la maison . j'espère la compter parmi les invités du festival .

    • kikidudu
      7 janvier 2024

      pas mieux.

  • jimi.gentner67@gmail.com
    27 janvier 2024

    Récit en 4 saisons, au cours desquelles se révèlent ou se complètent certains événements. Bien écrit et bien construit.

  • Paola - Groupe Esprit Livre - Turin
    28 janvier 2024

    Une vieille dame en maison de retraite sent la fin venir et nous raconte ce que sa Maison a été pour elle : sa seule raison de vivre. L’écriture est tellement précise et précieuse que pendant la lecture je me voyait enfant dans cette Maison, gambadant dans ce jardin, courant à perdre haleine dans ce bois, jalousant ma sœur ainée, admirant mon frère et adorant ma sœur cadette. Et après je me suis sentie seule moi aussi dans cette Maison froide et délabrée, vidée de ses habitants, essayant de la maintenir vivante sans y parvenir. Quelle merveille ce roman, et dire que l’auteure n’a que 24 ans ! Je n’arrive pas à m’y faire, tant la maturité transparaît de ces pages. Bravo !

  • Nathalie
    29 janvier 2024

    L'attachement excessif de la narratrice à la maison de son enfance et au souvenir de la vie joyeuse de la fratrie suscite différentes réactions: La narratrice est pessimiste, son existence est vide, sa vie de recluse interpelle. Un très beau texte Belle écriture mais parfois des phrases trop longues accentuant la mélancolie. Prose riche. Construction étonnante qui s'achève sur le printemps le jeune âge de l'auteur a étonné.

  • isa73
    14 février 2024

    Une vieille dame sur la fin de sa vie se retrouve en maison de retraite. Dans le fauteuil élimé, seul mobilier qu’elle a emmené de chez elle, elle ressasse son passé. Dans ses souvenirs, la maison, qu’elle n’a jamais voulu quitter, tient une très grande place. C’est même l’élément principal du roman. Cette maison et son environnement sont très bien décrits. On la visualise avec les espaces autour ? On y entend les bruits, les craquements.... elle prend forme et vit pour le lecteur… Cette description est faite selon les saisons, ce qui peut amener à des répétitions. La personnalité de cette vieille dame est légèrement abordée et pas forcément approfondie. On peut se poser la question de son manque de curiosité pour l’extérieur et pourquoi cet impératif de ne jamais quitter cette maison. Quelques éléments de réponse sont un peu évoqués. Belle écriture mais une narration par moment ennuyeuse