Un roman d’apprentissage drôle et tendre, offrant une peinture sans concession des jeunes de cité.
« Dans mon nouveau collège, j’étais excellent, comme le sont les élèves qui portent des lunettes. Le niveau moyen était cependant faible et certains élèves très jaloux. Ils me demandaient des réponses sans politesse : « Eh le nouveau, c’est quand Clovis enculé ? » Ils m’étonnaient par leur ignorance, ils avaient mon niveau de maternelle. Alors je leur disais d’en faire plus, que c’était pas compliqué l’histoire de France. Rapidement j’ai donc pris des baffes. »
Né de parents algériens, placé très tôt à l’Aide sociale à l’enfance, Skander est un garçon curieux de tout, passionné par la lecture. Mais au début des années 2000, à dix ans, il doit quitter une famille d’accueil idéale pour aller vivre à Courseine, une banlieue électrique, chez Mme Khadija, Marocaine fantasque et cupide. Entraîné malgré lui par les jeunes du Grand Quartier, porté par l’appât du gain et un goût de l’expérience qui abolissent sa boussole morale, Skander va connaître l’échec scolaire. La rue devient son royaume, avec ses petits tra4cs, ses larcins, ses guerres et sa gouaille. Pourtant, l’adolescent a un rêve : avoir son bac, et aller à Paris pour y devenir avocat d’affaires.
L’enfance abîmée et les déterminismes sociaux sont au coeur de ce roman d’apprentissage à l’humour féroce, qui nous o8re un aller simple pour la France des cités, à travers un antihéros au grand coeur.
- - Année de publication : 2023
- - Pages : 288
- - Éditeur : Gallimard
- - Langue : Français
Bon roman autobiographique. Un gamin algérien est placé en famille d’accueil car son père est inexistant et sa mère le plus souvent à Fleury Mérogis. Brillant à l’école, il se laisse cependant happé par l’argent facile de la drogue. Récupéré par l’ASE, il s’en sort finalement en obtenant son bac. Plutôt bien écrit, sans aucun pathos mais beaucoup d’humour.
Récit d’apprentissage qui couvre l’enfance et l’adolescence du jeune narrateur Skander, placé par l’ASE. Une sorte de Candide curieux surdoué, lecteur insatiable – attachant, quoi. Dont les idéaux vont se heurter aux réalités du « quartier », les deals, la violence, la prison. Jusqu’à la rédemption finale, à la Balzac… Récit en narration interne, conduit à hauteur d’enfant, avec recours à une oralité très maîtrisée, tout en nuances et en évolution. Une vraie réussite, qui renvoie, même si l’auteur s’en défend, à La Vie devant soi. Qualités narratives, réalisme fin, servi par dialogues réussis et personnages de papier convaincants.