« Les fils grandissent en s’éloignant des pères ; c’est dans l’ordre des choses. »
Le monde de Jean, c’est Pierre, le fils qu’il a élevé seul. Depuis presque vingt ans. il maraude chaque nuit à bord de son taxi, pour ne pas perdre une miette de son fils. Il lui a aussi transmis son goût pour la plongée, ces moments magiques où ensemble ils descendent se fondre dans les nuances du monde, où la pression disparaît et le coeur s’efface. Mais depuis quelque temps, Pierre est fatigué. Trop fatigué. Il a beau passer son temps à le regarder, Jean n’a pas vu les signes avant-coureurs de la maladie. Alors de l’imagination, il va lui en falloir pour être à la hauteur, et inventer la vie que son fils n’aura pas le temps de vivre. Quand la vérité s’embrouille, il faut parfois choisir sa réalité. Un premier roman pudique et poignant, le roman de l’amour fou d’un père pour son fils.
« J’ai marché jusqu’a la plage.
À vrai dire, c’était plutôt une crique, un bazar de sable ; des roches plantées un peu partout. L’écume fouettait l’ensemble avec acharnement.
J’ai écouté les vagues se fracasser. Je les voyais à peine. Une nuit sans lune était tombée, du pétrole sur l’horizon. J’ai inspiré l’odeur de la marée. J’ai compris à quel point ça me manquait, cette histoire d’embruns.
J’ai pensé qu’un jour j’y reviendrai à toute cette flotte. »
La maison d'édition :
"Au cours des trois dernières décennies, j’ai eu le privilège d’accompagner l’essor extraordinaire de la bande dessinée francophone. Portée par des auteurs visionnaires, elle s’est affranchie de ses limites originelles pour se répandre dans tous les genres, dans tous les styles, chez tous les publics – le lectorat féminin en…
Un roman déchirant, plein de sentiments humains; l’auteur est très jeune, mais quelle sensibilité!. La trame - un père qui a élevé son enfant tout seul (sa femme est morte quand l’enfant était encore petit) et le voit mourir de cancer a vingt ans – est rendue plus fascinante par l’histoire d’un livre écrit par le garçon. Un livre qui existe et en même temps n’éxiste pas, comme le chat de Schrödinger, qui est en même temps vivant et mort (et, étant donné que le protagoniste n’aime pas les chats, le paradoxe peut se réferer aussi bien à un chien, dont le titre). Une trouvaille ingénieuse, bravo!
Un père élève tout seul son enfant après le décès de la mère, mais il n’a pas le bonheur de le voir faire sa vie : un cancer l’emporte à l’âge de vingt ans. Le jeune homme a toujours rêvé d’écrire un roman qui serait publié. Quand il tombe malade n’a pas encore terminé son manuscrit, mais, au prix de grands efforts, il y arrive pendant son hospitalisation et demande à son père de l’envoyer aux éditeurs. Le père essuiera plusieurs refus, mais il fait croire à son fils que son œuvre sera bien éditée. Piteux mensonge qui creusera un trou profond dans l’âme du père, déchiré entre la honte d’avoir menti à son fils et le bonheur que ce même mensonge a pu donner au garçon à la fin de sa vie. Un livre qui n’existe pas mais qui est bien réel dans l’esprit du jeune homme. D’où le paradoxe de Schrödinger. Un roman touchant de bout en bout, tous les personnages – le père surtout, bien évidemment – très bien brossés, avec un surplus admirable d’humanité et d’empathie de la part de l’auteur. J’ai participé au drame de ce père et de son fils, j’ai pleuré avec eux et j’ai refermé le livre avec le sentiment d’avoir été témoin d’une grande histoire d’amour paternel. Bravo et encore bravo au jeune écrivain. Je pense qu’on entendra encore parler de lui.
“Le chien de Schrödinger” premier roman de Dumont Martin, nous rappelle le titre” Le paradoxe du chat de Schrödinger” d’un scientiste autrichien, le physicien Erwin Schrödinger. Au fond, dans le roman, il s’agit en effet de gérer une conception paradoxale de la vie des hommes face à la mort. Le chien de Schrödinger nous raconte l’histoire de Jean, et de son fils Pierre, qu’il a élevé seul depuis l’accident mortel de sa femme. Pierre a une passion pour l’écriture: a écrit un livre qu’il rêve de voir publié. Malheureusement il se retrouve un jour très malade, dès lors une course contre la mort s’engage pour Jean et Pierre . Ce qui est fou en temps normal devient normal ici et vice-versa. Vivre est ainsi une perpétuelle adaptation, face à la mort. Devant la vie qui échappe, Jean souhaite surtout aider son fils à concrétiser son dernier rêve, voir publié son livre, même si cela doit passer par un mensonge. “ Si on considère que la réalité est dépendante de l’observateur, pourquoi la sienne serait moins vraie qu’une autre ?" lui dit-il un jour l’infirmière de son fils. Pierre va alors, toujours pour le bien de son fils, jouer avec la vérité et choisir sa réalité. Le chien de Schrödinger est un grand livre d’amour, un livre sur les choix que l’on doit faire dans la vie, sur la vérité et le mensonge et reste soit pour le sujet choisi soit pour son écriture un texte très émouvant et bouleversant.
Bien contente de lire ces commentaires élogieux d’un roman que j’ai beaucoup aimé . Ce père est un personnage fort que l’on oublie pas et l’ecriture Est toute en délicatesse .
Ce roman raconte l’amour de Jean, chauffeur de taxi, vis-à.vis de son fils Pierre, étudiant de vingt ans environ. Pierre découvre par hasard qu’il est atteint d’une tumeur. Le cœur de Jean est à nouveau brisè comme lorsque sa femme a disparu de sa vie. Ce livre décrit de façon délicate le rapport complice et amical d’un “papa-poule” et de son fils adoré. Son style, la pudeur ainsi que la tendresse que le roman dégage en font une lecture à conseiller même si le thème de la souffrance est présent à travers toutes ses pages. En outre ce roman nous amène à réfléchir sur le rôle du père qui actuellement a davantage conscience de son rôle au sein de la famille.