Chaque année à Cambaron, petit village du Sud de la France, le carnaval sauvage vient clore les vendanges. Le temps d’une journée, la
population s’adonne à un rituel païen et orgiaque où les hommes, masqués et habillés comme des bêtes, chassent les femmes vêtues de
blanc, victimes consentantes bientôt traînées dans la lie de vin et les excréments.
Maria n’y a pas assisté depuis qu’elle a intégré l’Ecole Normale Supérieure et enfin pu quitter son « village d’arriérés » où la jeunesse
croupie et les femmes comme elle, les homosexuelles, sont moquées ou rejetées. Ce jour-là, elle a laissé son père, veuf taciturne et
mutique, en se disant qu’elle devait vivre. Et Agnès, son premier amour, pensant qu’elle pourrait l’oublier. Elle n’a pas pu. Elle revient
trois ans plus tard, à l’occasion des vendanges, pour, pense-t-elle, la sauver en la tirant de là. Tandis que la fête sauvage se prépare,
son retour ravive les tensions et les haines, prêtes à exploser le jour du carnaval…
Construit comme une bombe à retardement, le roman s’ouvre en pleine bataille, au milieu du carnaval dans lequel Maria cherche Agnès.
Il revient ensuite en arrière, au jour de son retour, et avance ainsi jusqu’à rejoindre les festivités et se clore dans le bain de sang de leurs
dernières heures. Pierre de Cabissole s’y révèle maître du suspens, aussi fin observateur des nobles sentiments que des ressorts de la
rage et de la jalousie. Un livre palpitant, contemporain, une héroïne complexe, et la découverte d’un romancier de talent..
Un récit qui se place dans un village typique de l’Herault, à la fois intime et percutant. Le retour d’une étudiante qui a laissé son amour derrière elle, et qui se retrouve bloquée entre traditions archaïque et la modernité qu’elle connaît depuis qu’elle est partie. Et à travers la tradition d’un carnaval morbide on voit la violence prendre de plus en plus de place. J’ai adoré.
Elle a quitté son village cévenol depuis trois ans pour l 'Ecole Normale, un "village d'imbéciles heureux qui sont nés quelque part et s'y reproduisent" Elle revient en période de vendange, retrouve son père abimé et inconsolé depuis la mort de son épouse ,avec l'idée de retrouver Agnès qu'elle n'a pu oublier. / Elle travaille aux vendanges et se heurte à la haine de celui qu'elle a humilié plus jeune, devenu entretemps le plus important de la bande , celui qui a une liaison avec Agnès , emploie tous moyens pour se venger d'une fille plus forte, plus intelligente et homosexuelle ...le comble ! Le drame prend place au cours de la fête païenne qui suit la fin des vendanges, au cours de laquelle les hommes déguisés poursuivent les femmes et les barbouillent de vin mêlé à des excréments , un festival de violence sauvage....L'héroÏne elle-même est imprégnée de cette violence qui provoquera sa perte , mais pas seulement: Je n'ai pas aimé dans ce livre son mépris affiché , non seulement pour les gens du village, ce qui motive qu'elle veuille en écarter Agnès , mais aussi pour les camions ou autres doublés sur la route.. pour être brève elle ne me plait pas et son destin tragique ne m'étonne pas . En revanche, le style est magnifique!! Il est à l'image de ce beau pays, sauvage, ardent et resté intact dès qu'on s'enfonce loin des côtes Pierre de Cabissole est un grand écrivain à mon sens Laure Dabadie
Commentaire de Farah Ce livre m’a beaucoup plu par son univers complètement décalé et son style très visuel. On a vraiment l’impression d’être plongé dans un carnaval fou où tout peut arriver. Les thèmes que l'on retrouve, comme la liberté et les excès humains, sont profonds et bien traités. Mais j’avoue que parfois, j’ai eu du mal à suivre, l’intrigue part un peu dans tous les sens, et on peut se sentir perdu au milieu de tous ces détails et images. C’est beau, mais pas toujours facile à lire.