Marie a été violée à l’âge de six ans par un cousin. Instantanément, un système de défense s’est mis en place – l’oubli total. Mais ce bouclier psychique qui la protège désormais a un prix : elle ne peut plus toucher personne, ni être touchée. Ni faire de sport de contact. Ni supporter trop de bruit, trop de monde. Ni s’approcher des garçons. Elle serre les dents, au sens propre. Jusqu’au jour où le bouclier craque. Soudain, elle se souvient de tout. Elle a vingt-sept ans.
Le bouclier de Marie est une autobiographie singulière, qui relate moins le crime lui-même que ses effets, l’après. En racontant le phénomène de l’amnésie traumatique, Marie Rebour apporte une contribution essentielle au débat sur l’inceste et le viol. Mais le plus bouleversant est ce style pur et direct, sans aucune volonté de scandale, qui fait de ce témoignage un moment extraordinaire de littérature, de dignité et de beauté.
- - Année de publication : 2023
- - Pages : 191
- - Éditeur : Philippe Rey
- - Langue : Français
Un récit en 3 parties qui a valeur de témoignage. La 1ère partie, qui raconte de façon quasi clinique le déni après les viols subis dans la prime enfance et la mise en place méthodique d'une carapace pour continuer, est la plus longue. Et puis le corps toujours plus en souffrance, la remontée brutale des souvenirs et la lente reconstruction qui suivra. Enfin la dernière partie, plus narrative, qui verra l'héroïne réussir peu à peu à prendre seule et au loin sa vie en main.
Ce roman autobiographique est le récit d’une lente et douloureuse reconstruction après l’innommable. Le bouclier de Marie est l’amnésie, ne pas se souvenir, pour ne pas affronter. Marie va devoir lutter pour survivre et comprendre pourquoi elle ne supporte aucun contact, même pas celui de sa mère, pourquoi elle fuit toute proximité « Être coincée, c’est dangereux. Il faut qu’elle se dégage. Tout de suite ». Oublier d’être une femme, c’est moins dangereux ; Tout maîtriser, ses déplacements et le reste pour éviter les contacts, compter pour se rassurer, être en état d’alerte permanent. Le chemin sera long pour permettre à Marie de ne faire enfin plus qu’une ; pour que la jeune femme qu’elle est devenue rejoigne la petite fille qui a peur et qui pleure. Parler, dénoncer, affronter le déni de certains, écrire pour tuer celui qui a assassiné son innocence, se réapproprier son corps est le début de la reconstruction. Un beau premier roman, qui décrypte sans larmoiement et avec finesse les ravages des troubles du stress post traumatique. La troisième partie du roman apporte un grand souffle plus lumineux après deux parties sombres. Ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas d’un énième livre sur le viol, c’est bien plus que cela ! Lisez le ! Un premier roman qui constitue un témoignage fort et bouleversant.