Appelé de la guerre d’Algérie, Jean est rapidement évacué sanitaire.
Il mourra à l’âge de trente ans, lors d’un dernier séjour à l’asile. Soixante ans plus tard, Joseph, le frère de Jean, mélange les générations. Il prend son fils Julien pour son frère Jean. Cette confusion répétée a l’effet d’une déflagration, Julien est happé par cette brèche dans le temps. S’affranchissant du silence familial et social autour de cette guerre sans nom, entremêlant investigations et imaginations, Julien n’a alors de cesse de tenter de donner vie à l’histoire de Jean, l’appelé. Ce très beau livre, intense, écrit avec des blancs, des non-dits, des silences, révèle un écrivain expérimenté qui maîtrise à la fois la langue et le temps fracassé de l’histoire banale et terrible qu’il nous raconte.
La maison d'édition :

Jadis, en des temps très anciens, c’est sur des canoës que circulaient et se transmettaient poèmes, histoires, contes et légendes. Les Éditions du Canoë entendent s’inscrire dans ce sillage. Elles dissémineront les paroles qui portent en elles la civilisation. D’un bord à l’autre des océans qui recouvrent la majeure partie…
Jean a tout juste la vingtaine quand il est envoyé en Algérie. La guerre, ses horreurs Jean ne les supportera pas, rapatrié sanitaire au bout de 3 mois avant de sombrer dans la folie. Internement, suicide, dans l’histoire familiale celle de Jean est tue et 50 ans plus tard Julien, le fils du frère de Jean, va tenter de la raconter. Le récit, entrecoupé de blancs, sans fioritures et sans ponctuation, se lit le souffle court. Sobre, intense et percutant.
Une lecture agréable et intrigante avec un style atypique mais qui rajoute un certain charme. J'ai bien aimé les différents points de vue aborder et les va et vient entre le passé et le présent (dans le livre).
J'ai été agréablement surpris par cette lecture, je l'ai trouvé très originale de part son contexte historique ( celui de la guerre d'Algérie) et les différents points de vues et temporalités tout au long du récit. Le devoir de mémoire et la question des traumatismes de guerre sur les individus et leur famille à travers la générations m'ont beaucoup plu. Les personnages sont très réalistes, ceux qu'on a essayé "d'effacer" de l'histoire française.
La lecture de ce roman est très rapide mais aussi très riche en émotions et en apprentissages, les personnages sont attachants et la peine que l’on éprouve pour le protagoniste est inouïe. Aussi ce livre m’a permis d’en apprendre plus sur les atrocités commises lors de la guerre d’algerieun evenement dont on ne parle pas assez, ainsi en tant que 1er roman c’est une réussite de l’auteur selon moi.
L'histoire de Jean, un monsieur tout le monde, appelé pour partir en Algérie. Son histoire est tabou dans sa famille, personne ne veut en parler. C'est Julien, le neveu de Jean qui finit par découvrir ce qui jusque-là lui avait été caché. Le style du livre, qui au premier abord nous surprend, correspond parfaitement au déroulé de celui-ci. Les non-dits laissent parler notre imagination. On essaye de se rassurer ou même d'envisager le pire pour qu'au final, petit à petit on se laisse envoûter par ce récit. Je vous le recommande très fortement, ce livre est court mais très intense.
Un livre fascinant par la manière dont l'auteur nous fait peu à peu connaître le personnage de Jean, à travers 4 voix. Celle de Jean, l'appelé, enfermé dans un asile, celle de son père, louis, qui va brûler les papiers militaires de Jean, un an après sa mort, celle de Julien, le neveu de Jean, qui voudrait savoir qui est cet oncle dont on ne parle jamais et enfin celle, pétrie de culpabilité de Joseph, le frère de Jean. La voix de Jean retrace avec force son impuissance face aux atrocités commises pendant la guerre d'Algérie, cette culpabilité qui a provoqué sa folie. La voix du père et du frère révèle leur incapacité à parler de ce fils et de ce frère, mort fou à 30 ans, la voix du neveu, son besoin de connaître son histoire familiale. Un livre puissant sur la guerre, la souffrance, la folie, les non dits, écrit en vers libres très courts, en parfait accord avec la thématique du roman.
Une histoire vécue emmurée comme Antigone au tombeau de l’oubli imposé, mais qui a réussi à se frayer un tunnel obscur à travers deux générations de vivants pour s’échapper des profondeurs souterraines où elle était retenue et venir faire éclater sa vérité au grand jour 40 ans plus tard. Vérité d’autant plus éclatante que pour remonter à la surface elle a dû, tel un trouffion s’allégeant de son barda pour s’évader, se dépouiller de tout le superflu : abandonnant la ponctuation, tous les temps de conjugaison autres que le présent de l’indicatif, désignant ses protagonistes sous des noms d’emprunt neutres et canoniques – Jean, Julien, Joseph, Louis – et s’obligeant à un vocabulaire minimaliste. Vérité percutante et toujours d’actualité sur le sanguinaire colonialisme français. Un texte qui sonnerait bien aussi sur scène. En attendant, un court mais grand roman.
L’appelé, ou comment les horreurs de la guerre peuvent chavirer le mental d’un jeune soldat et le conduire à l’asile, et y trouver la mort. Et le neveu de chercher la vérité parmi les propos décousus de son père. Ce très court roman qui se lit d’une traite a le pouvoir de vous faire vivre vous-mêmes ce qu’est de sombrer dans la folie, ce qu’est l’incompréhension des proches, la honte des parents. Le style d’écriture choisie par l’auteur est aussi très efficace : chaque personnage parle à la première personne, par des courtes phrases, très percutantes. Voilà un très beau roman.
"L'appelé" est un roman choral au style d'écriture surprenant, sans ponctuation et avec les figures de style propres à la poésie. Nous basculons entre différents points de vue lors du récit afin d'élucider le passé d'un personnage mystérieux appelé à la guerre d'Algérie des années plus tôt. Les horreurs de la guerre sont abordées de manière brutale mais percutante. Je recommande ce roman car bien que court il n'en reste pas moins mémorable.
5 lectrices notes 3,5 à 4,5 Récit bouleversant de l'histoire d'un jeune appelé revenu d'Algérie avec de terribles séquelles dues aux horreurs de cette guerre et parallèlement du silence de la famille sur son sort. Forme remarquée -peu de mots, phrases hachées pour intensifier les silences -particulièrement efficace: pas de ponctuation, alinéa à chaque phrase -belle écriture: les strophes renforcent la narration
Ambra - Groupe Esprit livre - Turin La guerre d'Algérie, comme la guerre du Vietnam, est quelque chose dont les protagonistes ne veulent "presque" jamais parler et en tout cas ils ne le font pas de bon gré. Ceux qui reviennent perturbés ne sont pas une exception mais pour Jean ces trois mois de guerre ont été une chute dans un trou noir d'où il ne peut sortir que par le suicide. Une histoire captivante et sans doute d'une profondeur considérable mais... désolé, pour moi, un texte sans ponctuation et en partie écrit presque comme un poème, est impossible à lire (c'était court et c'est pour cela que je suis arrivé à la fin), non je ne peux pas y voir un roman dedans. Peut-être a été un moyen de nous faire entrer dans la tête de Jean, de ressentir sa folie (et en fait à certains moments j'ai eu l'impression d'être à l'intérieur d'un vortex), ou encore la recherche d'un langage différent (auquel cas comme étrangère j'ai peut-être plus de mal que d'autres à comprendre), je ne sais pas. Mon opinion est très personnelle mais, pour moi, un roman c'est autre chose.
Un livre court mais haletant, une histoire poignante par son rythme et les changements de point de vue. Les silences autour d'un conflit qui fut tu longtemps après sa fin sont merveilleusement bien retransmis dans l'écriture de Monsieur Viry. Le traumatisme pour une génération entière incarnée par Jean et la retransmission de cette histoire aux générations suivantes par Julien sont également très bien pensés. La vérité éclatante rend la lecture de roman intrigante mais captivante. Je recommande fortement la lecture de "L'appelé" de Guillaume Viry.
Ce livre est l’exemple parfait pour montrer qu’un conflit peut dépasser le champ de bataille et continue de hanter ceux qui survivent. L’alternance entre le passé et le présent montre à quel point Jean a été frappé par cette guerre qui là détruit bien après son retour, jusqu’à sa mort. Le livre met aussi en lumière, les dégâts qu’un secret de famille peut avoir. Finalement, Jean incarne tous ces soldats brisés dont l’histoire est trop souvent oubliée.
L’histoire de Jean nous plonge dans la mémoire de la guerre d’Algérie. L’horreur, la torture, nous est racontée à travers les 4 voix d’une famille. Cette alternance des points de vue et des époques nous permet de comprendre davantage les émotions ressenties par chacun, pendant et après ces atrocités, longtemps cachées aux yeux des autres. C’est finalement le dernier de la famille, Julien, qui symbolise la redécouverte de ces drames et du devoir de mémoire. Livre poignant, qui m’a laissé sans voix. Je n’ai pu quitter le livre avant de l’avoir fini, de part l’intensité des descriptions et le style de l’écriture sans ponctuation, qui nous entraine dans une sorte de course, comme si tant d’années d’atrocités et de silence se dévoilaient d’un seul coup. Un grand bravo et merci à l’auteur !
L’Appelé de Guillaume Viry est un roman qui raconte l’histoire d’un jeune soldat aux prises avec la guerre et sa propre identité. Il parle de Jean, qui a vécu la guerre mais qui en a trop fait pour lui et qui a décidé de se suicider, causant la souffrance de toute sa famille, et aussi de Joseph, le frère de Jean, qui pour la première fois essaie d’expliquer l’histoire de son frère à son fils. Je l’ai trouvé intense, direct, et le manque de ponctuation lui donne une touche poétique et charmante, qui me l’a fait lire d’un seul coup. En outre, certains passages du livre sont vraiment émouvants et m’ont permis de faire des réflexions personnelles. La narration explore bien les émotions et les pensées du protagoniste, en capturant la solitude liée au conflit et dans mon cas, ça m’a permis de découvrir des choses nouvelles sur la guerre en Algérie. J’ai beaucoup aimé et je pense que, comme premier livre de l’auteur, c’est un vrai succès.