Rami est un réfugié politique irakien, qui a dû fuir le régime de Saddam Hussein à 28 ans, à la fin des années 70. C’est aussi un père taiseux et secret sur son passé.
À la fin de sa vie, alors qu’il est enfermé dans une chambre d’hôpital, pour soigner son cancer, il est soudain atteint d’amnésie partielle. Ses souvenirs se sont arrêtés quelque part entre l’Irak et la France. Son fils, Euphrate, saisit cette occasion pour tenter de reconstituer l’histoire de son père.
« Je me souviens de Falloujah » lui dit Rami, avant de lui raconter sa mère bien-aimée, le fleuve dont son père lui donne le nom, sa belle-mère maltraitante, ses frères cruels, Saddam Hussein, la prison. Ensuite c’est le néant. Rami a oublié la deuxième partie de sa vie, celle de l’exil… Un jour, dans cette chambre 219, qui voit se recomposer une existence entière, Rami pose une question difficile à son fils : a-t-il réussi sa vie ? Pour y répondre, Euphrate va s’efforcer de restituer à Rami sa mémoire manquante, en racontant à son tour ce qu’il sait. Mais que sait-il au juste ? Qu’a-t-il compris de son enfance auprès d’un père vendeur de cartes postales sur le parvis de Notre-Dame dont il trouve une valise qui contient un passé tout autre ? Et comment en découvrir davantage ?
- - Année de publication : 2023
- - Pages : 288
- - Éditeur : JC Lattès
- - Langue : Français
La maison d'édition :
Les Éditions JC Lattès, fondées en 1968, sont ouvertes sur tous les domaines de la curiosité contemporaine et s'illustrent par de nombreux succès avec leurs auteurs tels que Serge Bramly, Marc Dugain, Delphine de Vigan, Grégoire Delacourt, Muhammad Yunus mais aussi des auteurs internationaux comme Stephenie Meyer ou Dan Brown.
Autofiction, récit croisé entre un fils Euphrate né en 1980 en banlieue parisienne et son père Rami, né en Irak à Felloujah en 1943 et en fin de vie en 2019 : 3 temporalités. Souvenirs d enfance, de jeunes adultes de part et d autre, en miroir, avec un côté sombre pour le père Rami : jeunesse marquée par une belle mere mal aimante, l engagement révolutionnaire qui le conduit dans les geôles de Sadam puis la route de l exil vers la France. Texte intéressant mais difficulté à ressentir de l empathie pour les personnages, impression d un huis clos nécessaire à Euphrate (l auteur ?) pour se définir. La mère, la soeur, le lecteur...en sont un peu exclus. Le père est le héros auquel il faut rendre hommage : une nécessité, comme l obsession de raconter l histoire politique de l Irak , pays idéalisé désormais ruiné. Lecture destabilisante avec l alternance pere/fils, les sauts temporels entre 1943 et 2019, la situation geo politique complexe de l Irak.
Quand le roman nous fait ressentir la tragédie d’un pays et de ses hommes et femmes.L’exil du père qui s’est tu trop longtemps . L’enfant adulte qui tente de sauver cette mémoire enfouie. De beaux thèmes hélas universels . La construction même du roman tente , avec succès, de nous faire ressentir ces difficultés à dire , « j’ai vidé ma valise invisible de mes mauvais rêves. J’ai compris que, plutôt que de laissèrent temps filer vers le néant, il faut le retenir, l’inscrire dans la mémoire , l'écrire et le parler, (...) vivre éternellement à travers celui qui se souvient ». Intense et juste, non ?
Rami est un réfugié politique Irakien à Paris. Son fils Euphrate cherche à percer le mystère de cette homme taiseux qui ne dévoile rien de son passé et ne veut pas entendre parler de l’Irak, puis il est frappé d'amnésie. Alors le fils va tenter de lui rafraîchir la mémoire dans un ultime combat contre l’oubli. Ce roman sur une histoire de lien père-fils est aussi l’occasion d’en savoir plus sur l’histoire de l’Irak, de la dynastie des Fayçal à la révolution communiste, de la dictature de Saddam Hussein à la destruction par l’armée américaine, ce livre est un bel hommage à un pays détruit.
Mémoire d'un pays qui existait et n'existe plus. Une tentative de reconstituer un passé caché et en partie secret, non seulement pour retrouver une identité mais surtout pour redonner de la dignité à un père qui perd la mémoire avant même sa vie et qui a toujours lutté pour trouver sa place dans le monde.
Un livre magnifique qui nous permet de mieux connaître l’Irak et surtout de comprendre l’histoire de ce pays. Un récit poignant. J’ai adoré ce livre.
L'auteur reprend des éléments de son ouvrage "le parfum d'Irak" sous forme romanesque. La narration (alternance des époques) est maitrisée. On découvre l'histoire de L'irak et on s'attache à ce père taiseux. C'est un roman qui fonctionne bien mais c'est du déjà vu (un père immigré qui ne dit rien de son passé) et si l'écriture est maitrisée (pas d'erreur de débutant), elle n'est pas extraordinaire.
Les trois lectrices ont beaucoup aimé ce roman. Les échanges tout au long de leurs vies entre le père réfugié irakien et le fils né en France sont très émouvants, et révèlent la difficulté de la situation de l'immigré et de celle de fils d'immigré. Grand intérêt pour l'histoire de l'IRAK. ccas
Livre très fort sur la mémoire, la transmission père -fils, l’histoire familiale et l’histoire d’un pays détruit, l’Irak. C’est l’histoire d’un homme en fin de vie qui devient amnésique. Son fils s’efforce de restituer les moments forts de son histoire, en évoquant avec lui les faits marquants de la famille et du pays. L’auteur réussit à nous transporter dans l’Irak des années passées, nous faire vivre en direct les basculements successifs qui ont conduit à sa ruine. Le récit est poignant et prenant, à lire absolument.
Encore un roman qui remue nos consciences. Des souffrances indicibles et ensevelies, des vies raccommodées et l'incapacité de raconter à la génération suivante. Il aura fallu la maladie, au seuil de la mort, pour qu'un père, dans les méandres de sa mémoire, retrouve celui qu'il a été et dévoile enfin à son fils les secrets qu'il a cru bon de ne pas révéler jusque là. Les pages dont le cadre est l'Irak sont très intéressantes.