« Sur le bateau, dans les yeux épuisés de ma mère, je vois les bottes françaises, les tirailleurs français, les soldats de la pacification ;
dans ceux de mon père silencieux, la traîtrise d’avoir manqué à son pays pour survivre en France. Ils sont vivants et veulent être heureux
là-bas, là-bas d’où venaient ceux qui les ont mis à genoux au pied des Aurès. »
Dans ses montagnes berbères, Vendredi, l’effrontée, cabriole parmi les chèvres pour faire rire son père adoré et subit à la maison l’œil
redoutable et la main leste de sa mère. Jusqu’au jour où on la marie à un homme qui lui répugne et l’emmène vivre de l’autre côté de la
Méditerranée. A seize ans, désespérée d’être enceinte, elle accouche d’une petite fille à qui elle portera un amour étonné et brutal.
Impasse Verlaine, en Auvergne, la fille de Vendredi remplit les dossiers administratifs pour la famille et les voisins, fait des ménages avec
sa mère, arrive parfois en classe marquée des coups reçus chez elle. En douce, elle lit Dostoïevski et gagne des concours d’écriture,
aime un Philippe qui ne la regarde pas et l’école qui pourtant ne veut pas voir la violence éprouvée.
C’est l’histoire de deux enfances cruelles et joyeuses, l’histoire d’une mère et de sa fille liées par un amour paradoxal. Un récit unique et
universel où l’humour côtoie la poésie dans un élan d’une vitalité impérieuse et magnifique.
Auto fiction ou pas ce roman est vraiment bien construit et écrit. Un vrai plaisir de lecture. Histoires de femmes ,histoires violentes, femmes violentes. La narratrice se construit de cette histoire.
Tout simplement beau, poétique, triste mais parfois drôle. Rien à redire...
Une histoire extrêmement bien écrite, un livre fort, tendre et drôle aussi et un vent de liberté qui m'a portée, sans jamais faillir, jusqu'au bout de l'ouvrage, à lire absolument.