« Georgette était notre bonne, mais le mot était imprononçable. »
Georgette veille sur les rituels qui scandent la vie de la narratrice et de son frère : le bain, les repas, le lever et le coucher, les fêtes, les voyages. Elle est aussi la seule à savoir comment se débarrasser des serpents et des scorpions.
Georgette est une seconde mère. Elle est indispensable. Mais socialement, elle demeure une fille, c’est-à-dire une domestique. Telle est la contradiction présente au cœur de ce récit subtil et déchirant.
En vingt-six séquences, Dea Liane décrit la vie quotidienne d’une famille sur le modèle du film amateur tel qu’il existait encore dans les années 90. En substituant des mots à des images, elle propose une nouvelle manière de raconter – sensible, précise. Sans oublier pour autant ce qu’elle doit à son autre langue maternelle : l’arabe.
- - Année de publication : 2023
- - Pages : 160
- - Éditeur : L'Olivier
- - Langue : Français
La maison d'édition :

Les Éditions de l'Olivier sont une maison d'édition créée par Olivier Cohen en 1991 après que les dirigeants du Seuil lui propose de devenir leur associé pour créer une nouvelle maison d'édition. Catalogue cosmopolite qui regroupe aussi bien la littérature française qu'étrangère, Olivier Cohen recherche le dépaysement qui, selon, « fait…
Retour en arrière nostalgique d’une jeune femme syro-libanaise, élevée par une femme qu’elle adorait et qui a disparu de son existence à 13 ans. Construction très originale, qui alterne des moments de récits et d’autres de descriptions de plans-séquence : la mère de la narratrice avait toujours en main un super 8 pour réaliser le film de la famille… Plutôt bien écrit. Problématique d’une famille riche de chrétiens libanais avec « domestiques » d’origine étrangère à leur service. Cela peut paraitre très anecdotique, mais il plane un petit quelque chose d’attachant.
La narratrice/autrice, jeune comédienne syrio-libanaise, rend hommage à Georgette, sa bonne, qui l'a accompagnée jusqu'à 13 ans au Moyen-Orient et en France. La construction originale du récit s'élabore sur le modèle de séquences cinématographiques, à la mesure des petits films amateurs en Super8 que réalisait sa mère. Aux images se substituent les mots. En 26 vignettes, dans une mosaïque sensible, précise, subtile, Dea Liane reconstitue la vie familiale et sociale, mais surtout le lien paradoxal qui l'unit à Georgette, sa "servante au grand coeur", présence "infiniment obscure". Elle dit les lieux, la vie quotidienne, l'amour, la honte aussi. Ce premier roman est une belle rencontre.