Ce roman met en scène Bertrand, Tatiana, Désiré, Mohammed
et tant d’autres, qu’on appelle sans-abri quand on ignore que,
justement, ils se sont souvent choisis dans la rue un endroit où
vivre. Personne ne vit nulle part, pas même ceux que l’on ne voit
pas. C’est à leur adresse – au fond d’un parking, au coin d’une rue
ou sous un arbre – que la narratrice de ce roman les rencontre,
quand elle laisse les siens pour revêtir l’uniforme de l’Institution et,
qu’accompagnée d’autres membres, elle parcourt la ville qui dort.
Dans cette exploration de l’autre nuit parisienne, entre les habitués
et les nouveaux, les jeunes, les vieux, les femmes, les hommes, elle
découvre et nous révèle le revers de nos grandes villes. Leurs visages,
sous la plume d’Élodie Fiabane, reflètent crûment notre époque et
la fragilité de nos vies.
Le portrait de la face cachée de la Ville Lumière.
Mise en scène puissante d’un peuple qui vit la nuit, témoin de la paupérisation de nos villes modernes
A propos de l'auteur :
FIABANE Elodie : Élodie Fiabane est monteuse et réalisatrice formée à la Fémis.
Son travail mêle art vidéo, approche sociologique et écritures
documentaires. Son premier court-métrage, La Mécanique
des roches, est sorti en 2023.
La maison d'édition :
Flammarion :
Flammarion est une maison d'édition française, filiale du groupe Madrigall depuis 2012. Elle réunit plusieurs marques d'édition dont celle qui a donné son nom au groupe, fondée en 1875 sous les arcades du théâtre de l'Odéon puis au n°26 de la rue Racine à Paris.
A Paris, une nuit par semaine, dans ce même quartier où elle habite, la narratrice intervient à avec une équipe de maraude pour livrer aux sans-abris une soupe, un sandwich, un duvet ou des produits d’hygiène. L’auteure s’attache à donner la parole à chacun sans misérabilisme. Elle partage aussi les préoccupations de l'équipe, ses réflexions, ses doutes. Sous forme de chronique, une galerie de portraits réalistes et touchants, un récit vivant.
Sujet toujours d'actualité, sobre, juste touchant, intelligent et bien écrit
Ce récit a bien des mérites. Le premier est de mettre en son cœur des personnages quotidiens de nos vies et pourtant fantomatiques : les sdf. Chaque chapitre raconte la rencontre entre un sdf et la narratrice lors de ses maraudes. En parlant d’eux, elle leur redonne un passé, une identité. En somme, elle leur rend leur humanité. C’est raconté avec humour et sensibilité. L’écriture est sobre et moderne. Le ton est toujours juste, pas de larmes ( et pourtant il y aurait de quoi), pas de leçon de morale. Juste ce qu’il faut pour qu’on soit amusé, ému et que l’on réfléchisse à la place que l’on donne aux sdf dans les villes que nous habitons. Tous les personnages (narratrice, collègues de maraude, sdf) ont une place égale. Chacun a son histoire de vie et aucune ne vaut plus qu’une autre. Une sorte de roman démocratique qui a le mérite de nous sortir de la trame classique du roman qui veut qu’un héros après bien des péripéties accomplisse sa quête… (encore et toujours…) Ce récit met également en son cœur des personnages si importants et pourtant dont on parle si peu : les bénévoles. Petites mains qui améliorent le monde ici et ailleurs avec tant d’humilité. « La boulangère nous dit Si tout le monde était comme vous, sans finir sa phrase. Il n’y a pas besoin de développer, SI tout le monde était comme vous est un compliment et une fin en soi. » (p.46) Je le conseille vivement.
j'aime beaucoup l'histoire