Quand nous découvrons Geofroy, le héros navrant de ce roman,il est coincé dans un ascenseur, triste métaphore d’une existence placée sous le signe de l’échec malgré des tentatives pour sortir du cadre. Doté d’un jumeau expansif à qui tout a réussi, il végète dans une entreprise de commerce aberrante dont il va claquer la porte pour trier des pommes. Abandonné par la femme aimée, repéré par une metteuse en scène d’avant-garde dont il va subir les (hilarantes) idées modernes, il subit les autres sans cesser de se questionner, tant sur son absurde parcours que sur sa capacité à tout supporter. Il faudra un ficus compatissant, celui de son psy, pour qu’il ose enfin envoyer chier ceux qui le méritent. Très drôle, cette « tragédie intime et boufonne » séduit par son ironique.
La maison d'édition :
Depuis 2003, nous avons eu assez d’imagination pour donner des explications plus ou moins bizarres à notre curieux nom, au point que nous ne savons plus trop quelle est la bonne. L’important nous semblait d’éviter le pompeux et de manifester d’une façon ou d’une autre que nous avions le souci de nos racines,…
Dans un genre humoristique, l’autrice aborde le milieu des cadres dans des grands groupes. Le personnage principal, ne sait pas dire non, voit sa charge de travail et les objectifs à atteindre constamment croitre. Mais il ne sait pas davantage dire non aux sollicitations de son metteur en scène dans sa troupe de théâtre amateur très avant-gardiste. C’est drôle, loufoque, plaisant à lire.
Geoffroy est l’exemple de ce qu’on nommerais un « looser ». Rien ne lui réussit, ni au travail ni en amour, il supporte sans broncher tout ce que les autres lui infligent, il subit la constante comparaison avec son frère jumeaux qui, lui, transforme en or tout ce qu’il touche. En revanche, il fait un très bon acteur de théâtre d’avant-garde, car il lui suffit de dire toujours « je vois » au demandes saugrenues de la metteuse en scène, alors qu’il ne voit rien du tout…Le ficus dans le cabinet de son psychiatre reçois ses confidences jusqu’à en dépérir lui aussi…il vaut mieux s’adresser à la poubelle… J’ai eu plaisir à lire ce petit roman empreint d’un humour subtil que j’ai beaucoup apprécié. Et la description des répétitions de la pièce théâtrale est absolument délirante. Quel beau personnage que ce Geoffroy !